De battre mon cœur s’est arrêté

 

Un film de Jacques Audiard

 

Avec Romain Duris, Niels Arestrup, Aure Atika, Emmanuelle Devos, Mélanie Laurent, Jonathan Zaccaï, Linh-Dan Pham…

 

 

Tom est un petit escroc du marché de l’immobilier, comme son père.

Accompagné de deux « collègues » ils magouillent dans l’immobilier parisien, tour à tour propriétaires, intermédiaires, marchands de biens, « casseurs »…

Une carrière qui ne le satisfait pas vraiment, sur les traces de son père.

 

Car Tom rêve de devenir pianiste comme sa mère. Lors d’une rencontre fortuite, il décide de se remettre à cette activité artistique en parallèle de ses activités immobilières.

 

Jacques Audiard sait filmer les acteurs. Il sait les magnifier, utilise beaucoup les gros plans pour saisir les émotions au plus près.

 

Malheureusement, c’est ici au détriment d’une histoire qui ne décolle jamais vraiment. Niels Arestrup est très bon, mais l’histoire qui le concerne n’apporte rien de très intéressant au reste du récit, lui aussi manquant de souffle.

 

Reste l’interprétation magnifique de Romain Duris, qui est une ombre et une lumière qui traverse le film. Tel un enfant, il hésite, croit en ses rêves, se lance et fait marche arrière. A ses côtés, Aure Atika, touchante et loin des rôles de comédies ; Niels Arestrup, excellent mais mal exploité ; Jonathan Zaccaï ; Linh-Dan Pham en professeur de piano (que l’on avait découvert dans Indochine de Régis Wargnier) et dans des rôles plus secondaires Mélanie Laurent et Emmanuelle Devos (bien plus à son aise que dans Rois et Reine).

 

On peut souligner l’excellent travail sur la photographie du film, avec des jeux de lumière magnifiques et une chaleur qui colle à l’ambiance électrique du film.

 

A noter aussi l’excellente bande son qui se promène entre musique classique, The Kills et musiques électroniques. Alexandre Desplat a d’ailleurs été récompensé par l’Ours d’Argent de la meilleure musique pour ce film.

 

Un seul bémol donc, l’histoire qui aurait gagné à s’attacher plus à Romain Duris et ses conflits intérieurs.

 

 

Un film à découvrir, pour l’interprétation fiévreuse de Romain Duris, pour la réalisation splendide de Jacques Audiard qui nous livre des œuvres de plus en plus attachantes et fortes avec le temps…

 

Arnaud Meunier

27/03/2005